Pétition de la M.É.l. adressée à Ministre de la culture M. Franck Riester.
“Le péril est immédiat. Les droits dus aux auteurs engagés avec elle et les salaires de l’équipe de cette maison ne peuvent plus être versés.
Pourquoi ?
Depuis sa création en 1986, à l’initiative du ministère de la Culture, la Maison des écrivains et de la littérature (Mél) a toujours été dépendante du Centre National du Livre. Elle était hébergée dans ses locaux jusqu’à ce que le CNL décide une extension de ses services et lui demande de déménager. Depuis, les relations avec le CNL sont devenues fort difficiles, alors que la Mél avait été créée pour permettre, en tant qu’association seule habilitée à le faire, de rémunérer les écrivains pour leurs interventions dans le cadre de missions d’éducation des publics les plus divers (ateliers de lecture, d’écriture, rencontres en milieu scolaire ou universitaire, conférences sur la littérature contemporaine, etc.). Début juillet 2018, tirant les leçons d’une situation de plus en plus tendue, Françoise Nyssen, ministre de la culture, a décidé que la Maison serait désormais rattachée à la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) de l’Île-de-France, sans avoir pour autant à restreindre son action au seul territoire francilien. En effet, les missions concernent l’ensemble du territoire national. Une lettre du ministère aurait donc dû être adressée à la DRAC de l’Île de France, attribuant les crédits déconcentrés nécessaires à la survie de la Mél.
Mais cette lettre, sept mois plus tard, la DRAC de l’Île de France ne l’a toujours pas reçue. En conséquence, aucun crédit ne peut être débloqué.
Pourquoi ? Nous ne comprenons pas.
Devant le silence persistant du ministère de la Culture, nous demandons une réponse urgente.
Nous attendons une réponse digne des pouvoirs publics qui ont porté la Maison des écrivains et de la littérature à l’origine et lui ont donné pour mission de travailler partout en France avec les écrivains. Nous n’avons pas compris ce désengagement du CNL depuis quelques années, qui conduit aujourd’hui à une situation de crise inédite et injuste, car l’activité de la Mél n’a cessé, à la demande même des pouvoirs publics, de s’enrichir et de se développer.
Par ailleurs, nous avons appris que la somme allouée ne prendrait plus en compte l’action de la Mél dans les régions où elle œuvre pourtant chaque jour, notamment pour des actions de cette éducation artistique et culturelle qui est au cœur des discours gouvernementaux.
C’est paradoxal et impensable.
Par ses actions, à travers ses programmes nationaux, la Mél est un outil majeur de l’émancipation par l’art qu’est la littérature. Elle met au cœur de ses missions la réflexion qui doit aller de pair avec l’action.
Il existe maintes manières de faire connaître la littérature contemporaine, de développer la lecture en présence des auteurs, de faire ainsi la découverte de langues singulières, de cheminer dans les textes, de les interpréter, de les comprendre et de s’enrichir à leur contact. C’est ainsi que travaille la Mél et que nous élaborons avec elle des rencontres, indépendantes de tout souci de promotion lié à l’actualité littéraire immédiate, mais en revanche constamment à l’écoute de la création contemporaine dans toute sa diversité. Ces rencontres ont lieu entre les œuvres et les lecteurs, jeunes ou moins jeunes. Ces voies diverses, la Mél les explore depuis sa création. C’est pourquoi nous demandons aux pouvoirs publics de ne pas faillir à son égard. La mettre en péril, c’est nous mettre en péril et affaiblir cruellement l’éducation artistique et culturelle.
Les enjeux de la création littéraire passent aussi par notre maison. Nous refusons de nous en priver. Notre mobilisation est totale et notre soutien entier.”
Vous pouvez signer la pétition de soutien à la M.É.L. en suivant ce lien.