La Folie d’Alekseyev, récit-poésie sur les travaux aéronautiques du très réel ingénieur soviétique Rostislav Evgenievitch Alekseyev paraîtra en septembre aux éditions Dernier Télégramme.
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Nous volerons à notre place, Evguéni ; notre juste place d’hommes. Au centre des éléments. Portés par le souffle de notre machine, nous naviguerons sur les vagues de la toundra. Puis lorsque celle-ci prendra fin, sans nous arrêter, sans même ralentir, nous poursuivrons sur la mer elle-même.
[…] Glisser sur le relief, s’appuyer dessus. Se laisser porter, simplement. N’être que nous même, c’est-là toute la beauté, mon ami ! Nous ne sommes pas des oiseaux. Nous n’avons pas besoin de leurs ailes immenses. Des moignons suffiront. Nous ne sommes pas des poissons. Nous pouvons nous défaire de quilles et de nageoires. Le sol, Evguéni : le sol ! C’est lui que l’on doit regarder pour voler. Plus nous descendrons et mieux nous volerons. Compresser l’air sous un ventre de fer : là est le secret. L’empêcher de fuir. Capturer le flux et boire ses humeurs. Sous nous le compacter. Le plaquer sur la terre. Il est si mouvant, si éparpillé. Alors l’absorber. L’apprivoiser, puis ne rien craindre par-dessus la steppe immense.
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Dans une cité scientifique du Nord de la Sibérie, en 1957, l’ingénieur soviétique Rostislav Evgenievitch Alekseyev expérimente le premier de ses ekranoplanes, ces étranges prototypes d’avions géants glissant à ras de sol, sur lesquels il travaillera vingt années durant. À ses côtés, Evguéni : son assistant, ami, conseiller, confident et pilote d’essai. Isolé dans la nuit perpétuelle d’hiver d’une steppe boréale vide, à quelques heures du premier décollage d’une machine qui devra marquer le monde de l’aviation, Alekseyev parle. Dans une langue de grande poésie, il parle de lui, de ses machines. Comment à seize ans sa vie a basculé à l’observation, principe physique vivant, d’une feuille morte tombant sur le sol d’une église abandonnée… Quelles sont aujourd’hui encore ses exaltations sur ce ciel que les efforts obstinés des hommes de ce milieu de XXème siècle n’ont toujours pas fini de conquérir… Et entre souvenirs, projets d’avenirs, organisation du premier vol de son prototype, remonte aux sources de ce feu de création passionné et dévoile tout ce que ce projet a eu d’humainement magique à construire.
Est également convoquée dans ce texte, la mémoire historique des ces régions du Nord de la Russie, longtemps parsemées des camps concentrationnaires du goulag, à laquelle s’ajoute une série de tombeaux littéraires hommages à certains écrivains et poètes russes de ce siècle soviétique.
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La Folie d’Alekseyev fait partie de la sélection Rentrée des Auteurs Auvergne – Rhône-Alpes 2017. Je le présenterai au côté des autres auteurs présents, le 11 septembre prochain au TNP de Villeurbanne lors de la journée consacrée à cette rentrée. Renseignements et inscriptions seront à prendre directement auprès de l’Arald.
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