C’est ce soir ! Nous rejouons avec Christian Jeulin La Folie d’Alekseyev, sur le lieu même de sa création, en avril dernier. Le texte intégral d’où est tirée cette lecture théâtralisée sera publié, lui, l’année prochaine aux éditions Dernier Télégramme.
La Folie d’Alekseyev
Samedi 26 mars à 20h30 au Carré 30
12, rue Pizay, Lyon 1 – M° Hôtel de Ville
Réservations 04 78 39 74 61
Ce récit poétique explorant les passions de la création et de la mise en place de projets grandioses, à l’esthétique hautement poussée dans ce désert sibérien de froid et de nuit, est augmenté d’images d’archives soviétiques et de musiques de David Champey. Il est librement inspiré de la vie de Rostislav Evgenievitch Alekseyev, ingénieur visionnaire et solaire qui créa de toute pièce, dans la seconde moitié du XXème siècle, une forme d’aviation radicalement nouvelle : les ekranoplanes.
“Nous volerons à notre place, Evguéni ; à notre juste place d’hommes. Au centre des éléments. Portés par le souffle de notre machine, nous naviguerons sur les vagues de la toundra. Puis lorsque celle-ci prendra fin, sans nous arrêter, sans même ralentir, nous poursuivrons sur la mer elle-même. […] Glisser sur le relief, s’appuyer dessus. Se laisser porter, simplement. N’être que nous même, c’est-là toute la beauté, mon ami ! Nous ne sommes pas des oiseaux. Nous n’avons pas besoin de leurs ailes immenses. Des moignons suffiront. Nous ne sommes pas des poissons. Nous pouvons nous défaire de quilles et de nageoires. Le sol, Evguéni : le sol ! C’est lui que l’on doit regarder pour voler. Plus nous descendrons et mieux nous volerons. Compresser l’air sous un ventre de fer : là est le secret. L’empêcher de fuir. Capturer le flux et boire ses humeurs. Sous nous le compacter. Le plaquer sur la terre. Il est si mouvant, si éparpillé. Alors l’absorber. L’apprivoiser, puis ne rien craindre par-dessus la steppe immense.”
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